Compte rendu de la conférence de presse de François Asselineau devant 80 salariés de GE Hydro-Alstom

Publié le 10 Novembre 2017

François Asselineau, candidat à l'élection présidentielle de 2017 et Président de l'Union populaire républicaine a été reçu par les salariés d'Alstom-GE à Grenoble ce 7 novembre 2017. Devant plus de 80 personnes, il a exposé pendant une heure pour quelles raisons la France doit se retirer de l'Union européenne et de l'euro en urgence, par application de l'article 50 du traité de l'Union européenne, si elle veut sauver ce qu'il reste de son industrie.
 
François Asselineau a notamment rappelé que la vente d'Alstom à GE a été permise d'abord et avant tout par les traités européens et par leur application. En effet, en vertu de l'article 63 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), les autorités françaises n'ont pas le droit de limiter les mouvements de capitaux avec l'ensemble des autres pays du monde : en particulier, elles ne peuvent pas s'opposer aux délocalisations, ni aux rachats par l'étranger de tout type d'actifs. L'article 63 du TFUE, conjugué avec les effets délétères de l'euro, explique la désindustrialisation accélérée de la France et l'impossibilité de lutter contre.
 
François Asselineau a également rappelé la contradiction fondamentale qui existe entre, d'une part, la volonté de protéger les intérêts nationaux et, d'autre part, la prétendue « construction européenne » qui postule justement qu'il n'y a pas d'intérêts nationaux. Il a rappelé que le bradage d'Alstom à l'Amércain GE présente des analogies avec l'abandon d'Arcelor dans les mains de l'Indien Mittal. Dans les deux cas, les gouvernements français ont pris des décrets pour empêcher ces débâcles industrielles et stratégiques - M. Montebourg dans le cas d'Alstom et M. de Villepin dans le cas d'Arcelor - et dans les deux cas ce sont les avis de la Commission européenne qui se sont imposés au détriment des intérêts nationaux français.
 
Dans le cas d'Alstom, c'est le commissaire européen français au marché intérieur, Michel Barnier, qui s'est opposé au gouvernement français en mai 2014, déclarant notamment que « on n'assurera pas une bonne protection de l'industrie européenne, son développement, avec du protectionnisme ». Le résultat est le démantèlement d'Alstom, la perte d'actifs de pointe ainsi que des suppressions d'emplois massives.
 
Dans le cas d'Arcelor, c'est la commissaire européenne néerlandaise en charge de la concurrence, Neelie Kroes (connue par ailleurs pour des faits de grande délinquance financière), qui avait fait plier le gouvernement français en septembre 2005, déclarant notamment que « confrontés à l'insécurité et à une perte de confiance collective, certains politiques sont prompts à rechercher des politiques régressives de repli sur soi. Ils veulent protéger des champions et des marques nationaux – ou même européens – des assauts du marché mondial pour relancer les canards boiteux de l'industrie. Nous ne pouvons pas nous permettre d'être complaisants face à la résurgence actuelle de la rhétorique protectionniste. Le risque est à la fois réel et urgent. »
Enfin, François Asselineau a insisté sur le fait que la « construction européenne » entraine nécessairement la mise sous tutelle étrangère de la France en général, et de ses actifs stratégiques en particulier. L'affaire Alstom en a donné un témoignage éclatant. En cédant à GE les turbines « Arabelle » qui équipent nos centrales nucléaires, nous avons tout simplement perdu notre indépendance énergétique et notre capacité à produire nous-mêmes notre électricité.
 
GE et, derrière, le gouvernement américain, a désormais la capacité de nuire au fonctionnement de nos centrales nucléaires qui assurent 75% de la production d'électricité en France. Il suffit à GE d'arrêter la maintenance des turbines ou d'arrêter la livraison de pièces détachées. GE s'est d'ailleurs déjà servi de ce levier de pression pour imposer de nouvelles conditions financières plus favorables pour elle auprès d'EDF. GE a, en effet, stoppé la maintenance des turbines d'EDF pendant plusieurs jours en février 2016.
 
L'attrait de la filière nucléaire française aux yeux de l'étranger a également considérablement diminué. En effet, la crédibilité de cette filière dépend désormais du bon vouloir d'un élément non français, à savoir GE qui n'a pas hésité à exercer un "chantage à la turbine" à EDF.
 
De même, François Asselineau a souligné la perte de notre indépendance militaire puisque la plupart des bâtiments de la marine nationale, dont le porte-avions Charles-de-Gaulle, dépendront désormais de GE pour des éléments clés de leur propulsion. Il a rappelé également que GE a mis la main au travers du rachat d'Alstom sur des technologies de suivi des satellites étrangers, qui ont une application militaire stratégique.
 
François Asselineau a répondu aux questions de la salle qui ont porté principalement sur l'absence de soutien des pouvoirs publics à Alstom qui subit une véritable Bérézina, se soldant par des suppressions d'emplois considérables. Il a aussi répondu aux questions des journalistes du Dauphiné Libéré et de France Bleu, qui ont assisté à une grande partie de la rencontre.
Contact médias :
Thibaud Lonjon
presse@upr.fr

Rédigé par Actarus

Publié dans #Frexit

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