Alexis Tsipras est-il en train de la faire à l'envers à ses créanciers

Publié le 10 Juillet 2015

Les médias claironnent à tout bout de champ la capitulation d'Alexis Tsipras qui viendrait finalement de proposer à ses créanciers le même projet d'austérité, qu'il avait rejeté le 26 juin dernier, ce qui sonnerait comme une trahison politique pour le peuple qui s'était mobilisé en masse derrière lui. Voilà encore une fois une réécriture éhontée de la réalité pour tenter doucher l’enthousiasme des partisans en Europe de l'anti-austérité et d'une plus grande justice sociale. En regardant dans le détail les faits, le premier Ministre Grec et son peuple ont fait bouger les lignes même si on le sait les marges de manœuvres sont réduites. Les liquidités étant coupé, difficile de négocier dans ces conditions. Pourtant, même si le leader Grec doit se plier à certaines exigences dans les réformes que lui réclament ses créanciers comme réduire les dépenses en matière de défense de 300 millions d'euros d'ici la fin 2016, la lutte contre l'évasion fiscale, et certains droits du travail préservés. Plusieurs réformes sociales sont également proposées, dont une réduction des départs à la retraite anticipée. Ces propositions sont assorties d'une contrepartie de demande qu'Alexis Tsipras a adressé mercredi au Mécanisme européen de stabilité (MES), dans lequel il demandait un prêt sur trois ans de 50 à 70 milliards d’euros, c'est le principe d'une négociation, avec un pas qui est fait par l'un et un autre qui doit être fait par l'autre partie pour parvenir à un accord et un consensus. Par ailleurs d'autres propositions convergent aussi avec ses promesses de campagne au moment il s'est fait élire au début de l'année. Il était question de lever l'impôt auprès des plus riches, chose qui n'a jamais été faite. Le fait d'avoir fait ce référendum lui donne en réalité plus de force qu'il n'avait au moment de son arrivée au pouvoir au début de l'année 2015, il n'avait que 26,6% des voix qui lui avait permis d'être en tête, mais il avait dû faire des coalitions pour devenir Premier Ministre ; Avec le référendum il a plus de 2/3 du pays, Il va pouvoir par exemple lever l'impôt, et imposer enfin aux armateurs grecs une hausse des taxes sur le transport maritime et une suppression, pour la fin 2016, de la fiscalité avantageuse dont bénéficient ses îles, composantes essentielles de l'industrie du tourisme. Par contre il n'a toujours pas eu de réponse face à sa demande de rééchelonnement et restructuration de la dette grecque. C'est sur ce point essentiel aussi qu'il voulait créer le rapport de force. Ceci a poussé certains décideurs européens à vouloir un Grexit. Alexis Tsipras est en train de gagner du temps et pousser à bout l'Union Européenne à pousser la Grèce dehors. L'exclusion de la zone Euro n'étant pas prévu par les traités européens, seul le défaut de paiement peut provoqué le retour à la monnaie nationale. Cette volonté apparente du Premier Ministre de négocier est en réalité destiné à parvenir à son but sortir de la zone Euro, mais par le haut sans que ce soit lui qu'il prenne cette énorme responsabilité. Le retour à la monnaie nationale aurait on le sait des conséquences très difficiles, avec une situation humanitaire à laquelle l'Europe ne pourrait pas rester insensible. L'Europe serait obligée finalement de sortir 200 Milliards d'Euro pour aider le pays en terme de don, chose que l'Union ne peut consentir en l'état sous peine de ne pas respecter les sacro-sainte règle de l'orthodoxie allemande. En plus annulée la dette envoi un message en réalité de capitulation. Les Etats-Unis mettent par ailleurs la pression pour des questions géopolitiques et militaires pour que la Grèce soit aidée pour ne pas tomber entre les mains d'un éventuel coup d'état militaire. La sortie de la Grèce de l'Euro n'est pas loin! Ce sont les médias qui vont continuer un peu plus à perdre leur crédibilité.

Une petite citation humoristique pour dédramatiser la situation: "bonhomme, si tu dois 10 000 euros à ta banque, c'est ton problème, si tu lui dois 10 millions d'euros, c'est ...le problème de ta banque " Bernard Tapie

Rédigé par Actarus

Publié dans #Dette Grecque

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